Parents

Priorité à l’importance du bien-être des enfants

L’Organisation mondiale de la santé jette un pavé dans la mare : plus d’un enfant sur cinq à travers le globe rencontre des troubles émotionnels ou comportementaux avant d’atteindre la majorité. Pourtant, la réalité frappe fort : trop souvent, l’école et les dispositifs sociaux placent la réussite scolaire sur le piédestal, laissant la santé mentale et le développement global des enfants relégués à l’arrière-plan.

Le monde politique avance à petits pas quand il s’agit d’intégrer les besoins émotionnels, sociaux et psychologiques des jeunes dans leurs feuilles de route. Ce retard est d’autant plus frappant que les travaux scientifiques s’accumulent et parlent d’une seule voix : le bien-être durant l’enfance pèse lourd sur chaque étape de la vie future.

Pourquoi le bien-être des enfants mérite une attention prioritaire aujourd’hui

En France, les signaux sont clairs : la santé mentale des enfants traverse une période de turbulence. Les chiffres de l’étude nationale Enabee, basée sur les réponses de plus de 30 000 enfants et adolescents de 9 à 18 ans, ne laissent aucune place au doute. Près de 15 % font état de détresse psychologique, et cette proportion grimpe à 22 % chez les filles, contre 8 % chez les garçons. Tout commence tôt : même les jeunes élèves ressentent la pression qui ronge le quotidien, alimentée par le stress scolaire, la solitude, ou encore les tensions à la maison.

Depuis la crise sanitaire, la façon de regarder l’état de santé mentale des enfants a changé. Médecins, enseignants, parents : tous constatent la nécessité de revoir le système de fond en comble. L’école ne se limite plus à transmettre des savoirs ; c’est aussi un lieu d’écoute, d’observation, d’intervention. Beaucoup l’ont compris : le bien-être des élèves influence directement leur parcours, leur confiance, leur capacité à créer du lien.

Les analyses officielles pointent d’ailleurs un constat partagé : la France tarde à faire une vraie place au bien-être des jeunes dans ses politiques. D’autres pays ont mis en place un cadre éducatif protecteur qui conjugue santé et accompagnement du développement, avec à la clé des impacts concrets pour la société. Prendre soin du bien-être des plus jeunes, loin d’être une préoccupation accessoire, engage toute la collectivité.

Quels sont les principaux facteurs qui influencent le bien-être des jeunes ?

De nombreux leviers permettent d’agir sur l’équilibre des enfants. Voici les principaux points d’appui à considérer :

  • Une santé physique préservée qui favorise un développement équilibré.
  • Un environnement familial stable et rassurant.
  • Un climat scolaire serein, où chacun se sent inclus.
  • Des conditions de vie adaptées, quels que soient le lieu ou le contexte social.

L’étude Enabee va dans le même sens : dès lors que des difficultés familiales ou la précarité sont présentes, la prévalence des troubles émotionnels augmente sensiblement. À l’inverse, une ambiance scolaire bienveillante joue un rôle protecteur et participe à renforcer les compétences psychosociales de chaque élève.

Le quotidien des collèges l’illustre : la communauté éducative, enseignants, conseillers, assistants, occupe une place de vigie. Partout où la démarche “école promotrice de santé” s’installe, la prévention et l’accompagnement des fragilités progressent, pour les élèves souffrant par exemple de troubles de l’attention ou d’opposition. Les leçons de la pandémie sont limpides : avancer avec une stratégie collective, mêlant prévention, accompagnement et implication familiale, change la donne.

Dans les pays à hauts revenus comme la France, tous les outils existent pour agir si on choisit d’investir dans la promotion de la santé dès l’enfance. Lorsque les familles, les équipes éducatives et les soignants travaillent main dans la main, la santé mentale des enfants s’améliore et leurs chances de s’épanouir vraiment augmentent.

Adulte lisant un livre coloré à un jeune enfant dans un salon chaleureux

Des pistes concrètes pour encourager l’engagement en faveur du bien-être des enfants

Pour que le bien-être des enfants devienne une réalité sur le terrain, chaque acteur a un rôle à jouer, des responsables nationaux aux municipalités. La prévention doit devenir la norme. Les programmes de promotion de la santé lancés par l’Éducation nationale avancent, mais restent perfectibles tant qu’ils ne sont pas généralisés. Mettre en place la démarche “école promotrice de santé” partout donne un cadre modulable, pensé pour répondre aux besoins locaux.

Plusieurs actions concrètes peuvent renforcer cette dynamique :

  • Offrir aux membres des équipes éducatives des formations sur le soutien psychosocial, afin de repérer rapidement les signaux de mal-être chez les élèves et d’agir de façon adaptée.
  • Organiser des ateliers animés autour de la gestion des émotions ou de la sensibilisation aux comportements à risque : les jeunes y puisent des compétences psychosociales clés pour la vie.

Les collectivités locales apportent aussi beaucoup : encourager la création d’espaces de discussion, soutenus par des associations spécialisées, favorise l’expression et la vigilance collective. Sur le terrain, les initiatives qui rapprochent les écoles, les familles et les acteurs associatifs montrent déjà des retombées positives, avec une nette amélioration du climat scolaire et de la santé mentale des élèves.

La force de ces démarches repose sur la fiabilité du cadre éducatif et sur la continuité des actions. Associer tous les partenaires, des institutions aux acteurs de proximité, permet un accompagnement fluide, durable, pour chaque enfant sans exception.

Faire passer le bien-être des enfants du discours à l’action concrète, c’est dessiner le futur visage de notre société. La trajectoire d’une génération se joue dès maintenant, sur les bancs de l’école et bien au-delà.